Le CNES mène avec le MEDES une étude en « immersion sèche » sur les effets physiologiques de l’impesanteur

Depuis le 12 janvier et jusqu’au 19 février, 12 hommes âgés de 20 à 45 ans testent une nouvelle méthode de simulation de l’impesanteur : l’immersion sèche. Cette étude a lieu à la clinique spatiale du MEDES à Toulouse.

Dirigée par le CNES, cette étude a pour but essentiel d’étudier les effets d’un modèle de simulation au sol des effets de l’impesanteur, appelé « immersion sèche ». Ce modèle, mis au point et utilisé par les scientifiques russes, est testé pour la première fois en Europe, où un autre modèle, l’alitement prolongé (également appelé « bed rest ») est plus utilisé. Il semble que ce modèle « d’immersion sèche » soit particulièrement intéressant car il induirait certains effets physiologiques que le modèle d’alitement actuellement utilisé ne permet pas de reproduire fidèlement et lui serait donc complémentaire. Par ailleurs, le modèle « d’immersion sèche » pourrait offrir des perspectives intéressantes pour la médecine traditionnelle (par exemple dans le cadre de surcharge hydrosodée, pour de la physiothérapie, pour des sportifs etc.).

Mais qu’est-ce que « l’immersion sèche » ?
Concrètement, le volontaire est installé dans une sorte de baignoire remplie d’eau et conçue pour cet usage. Une toile spéciale, parfaitement imperméable est fixée sur le bord extérieur autour de la baignoire et permet au volontaire d’être isolé de l’eau. Il a la sensation de flotter. L’appui est reparti de manière égale sur toute la surface corporelle. L’organisme humain l'interprète comme une absence complète d’appui, situation alors comparable à celle de la microgravité réelle.

Le CNES a donc décidé de mener cette première étude, considérée comme pilote, pour juger de l’intérêt de ce modèle. Au total, 12 hommes en bonne santé, âgés de 20 à 45 ans, participent à cette étude à la clinique spatiale (MEDES), sur le site de l’hôpital de Rangueil à Toulouse. Après une première journée d’hospitalisation, l’étude se déroule de la manière suivante :
- 3 jours pour effectuer les mesures de base
- 3 jours « d’immersion sèche »
- 2 jours de mesures post immersion et récupération

5 équipes scientifiques participent à ce projet sur les sujets suivants : la perte de masse et de force musculaire, le transfert liquidien et l’adaptation du système nerveux central et périphérique, les régulations cardiovasculaires, la colonne vertébrale et le remodelage osseux.