16 Septembre 2017

« Grand Finale » de Cassini vers Saturne. Une mission au-delà des limites de l’exploration

20 ans après avoir quitté la Terre, 13 ans après avoir atteint l’orbite de Saturne, la sonde Cassini vit aujourd’hui son « Grand Finale », cette ultime séquence vers un impact programmé sur la planète géante. Loin d’avoir organisé une fin classique, la NASA a en effet opté pour un scénario audacieux, faisant passer la sonde entre les anneaux de Saturne afin de mesurer leur masse et d’en déduire leur âge. A partir de ces observations, seront rendues possibles la mesure et la cartographie du champ de gravité de Saturne et en résulteront des informations sur sa structure interne. C’est donc par une ultime mission d’exploration que finit la fabuleuse odyssée de Cassini, commencée avec son lancement, il y a près de 20 ans. Depuis avril dernier, elle a utilisé le reste de son carburant pour se faufiler entre les anneaux de Saturne, soit 22 orbites de plus en plus resserrées, avant de plonger dans son atmosphère et de se désintégrer. Contrainte supplémentaire, la NASA a veillé à ce qu’aucun débris n’atteigne les lunes Titan et Encelade.

Cassini avait quitté la Terre le 15 octobre 1997 avec à son bord l’atterrisseur Huygens, destiné à être largué dans l’atmosphère dense de Titan, la principale lune de Saturne. En 2004, le couple Cassini-Huygens est parvenu aux abords de la planète géante, autour de laquelle il s'est mis en orbite. Cassini a alors entamé sa mission, consistant à étudier l'atmosphère, la magnétosphère et les anneaux de Saturne ainsi que ses satellites (Titan, Encelade, Rhéa…). Quelques mois après sa mise en orbite, Cassini a libéré Huygens qui a analysé pendant plusieurs heures l’atmosphère de Titan, avant de se poser à sa surface. La descente et l’atterrissage de Huygens sur Titan ont fourni de précieuses informations sur son atmosphère et son sol. Fruit d’une coopération exemplaire entre l’Europe et les Etats-Unis, Cassini-Huygens a permis d’étudier Saturne en vue de découvrir comment des lunes se forment encore aujourd’hui à partir des anneaux, l’idée étant de reconstruire l’histoire de Saturne et de retracer celle de notre système solaire.

Développé par la NASA, Cassini disposait de 12 instruments, tandis que Huygens, développé par l’ESA dans le cadre du programme Horizon 2000, en possédait six. La contribution de la France au développement et à l'exploitation de ces instruments a été conséquente, puisque le CNES et les laboratoires du CNRS ont participé à la réalisation de la moitié des expériences scientifiques embarquées sur Cassini-Huygens. Elle concernait plus particulièrement deux instruments, embarqués à bord de Huygens, ACP (Aerosol Collector and Pyrolyser) destiné à analyser la composition chimique des aérosols, développé par le LATMOS et HASI (Huygens Atmosphere Structure Instrument), un ensemble de capteurs conçu pour mesurer les propriétés de l'atmosphère de Titan.

Assistant en direct à ce « Grand Finale », Jean-Yves le Gall, Président du CNES, a déclaré : « Grâce à Cassini-Huygens, un monde inconnu s’est dévoilé à nous. Nous savions qu’il avait une atmosphère sur Titan mais si opaque que nous ne savions rien de sa surface. Avoir pu y pénétrer et avoir vécu l’atterrissage de Huygens comme si nous y étions, c’était incroyable. Et aujourd’hui, après nous avoir envoyé une quantité inimaginable de données scientifiques extraordinaires, Cassini a terminé en apothéose. C’était une mission extrêmement difficile d’un point de vue scientifique et technologique mais pendant 20 ans, elle aura constitué une aventure fabuleuse qui a inspiré toute une génération de jeunes scientifiques et lui a donné le goût des défis. »
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