7 Janvier 2020

Le CNES au carrefour des routes de l’espace

Mardi 7 janvier 2020, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, a présenté ses vœux à la presse, au Siège du CNES à Paris Les Halles. Il a tout d’abord salué le travail assidu des journalistes qui suivent l’actualité spatiale, permettant ainsi de rendre l’espace plus visible, plus concret auprès de nos concitoyens. Ce rendez-vous annuel a ensuite permis de présenter les temps forts à venir pour l’année 2020.

En tant qu’établissement public, le CNES se doit d’être moteur dans le développement économique et social de la France. C’était le sens de l’actuel Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) 2016-2020, intitulé Innovation & Inspiration. Fixant le cap d’un espace de coopérations avec l’industrie et les institutionnels, le futur COP va engager le CNES sur cinq ans pour construire un futur où l’espace est au service de tous. Pour ce faire, le CNES bénéficie en 2020 d’un budget en hausse de 14% qui atteint 2.780 millions d’euros, comprenant la contribution française à l’ESA, 1.401 millions d’euros et 1.379 millions d’euros de programme national, dont 705 millions d’euros de subventions, 625 millions d’euros de programmes délégués et 49 millions d’euros du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA).

Le CNES joue un rôle central sur la scène spatiale nationale qui représente environ 20.000 emplois dans l’industrie française. A travers ses coopérations, il insuffle le « réflexe France » pour que les partenaires internationaux sollicitent le savoir-faire des industriels tricolores. En Europe, le CNES est la colonne vertébrale des activités spatiales en garantissant l’indépendance d’accès à l’espace et en contribuant à la préparation de nouvelles générations de systèmes spatiaux au bénéfice des citoyens européens. Sur la scène mondiale, le CNES est devenu un acteur à part entière de l’appareil diplomatique international. Trois types de partenariats existent aujourd’hui avec le CNES : européens dans le cadre de l’Agence spatiale européenne (ESA), historiques avec les grandes puissances spatiales hors Europe (Chine, Etats-Unis, Inde, Japon, Russie) et prospectifs les nouvelles puissances spatiales (Corée, Emirats Arabes Unis, Israël, …).

En 2019, le lanceur Ariane a fêté ses 40 ans. Nouvelles technologies, nouvelles organisations, l’ensemble des partenaires réunis dans cette aventure sont en ordre de marche pour relever les nouveaux défis. Le Centre Spatial Guyanais (CSG), port spatial de l’Europe, s’apprête à mettre en œuvre l’Ensemble de Lancement n°4 pour Ariane 6 (ELA4), l’avenir de la base est aussi assuré par la réalisation du programme « CSG Nouvelle Génération », décidé par l’Europe en novembre dernier. Concernant les lanceurs du futur, le CNES va récupérer un premier étage de fusée via le projet Callisto, composante clé du démonstrateur de lanceur réutilisable à faible coût, Themis, en coopération avec le DLR (Allemagne) et la JAXA (Japon). Imaginé par le CNES et développé par ArianeGroup pour l’ESA, le moteur de nouvelle génération Prometheus équipera Themis. Réutilisable et dix fois moins cher que les moteurs actuels, le premier modèle de Prometheus doit être finalisé cette année. En 2019, le CNES et ArianeGroup ont uni leurs forces et leurs expertises pour préparer les futures générations de lanceurs européens via la plateforme ArianeWorks.

Les satellites sont devenus incontournables dans notre vie quotidienne. Le CNES réunit des expertises techniques et scientifiques uniques au monde, pour développer de nouvelles missions. Taranis sera le premier système spatial à observer les halos lumineux très brefs qui apparaissent au-dessus des nuages lorsque la foudre frappe. Programme développé à 100% par le CNES, il intègre 15 instruments de pointe pour analyser ces événements et partira depuis le CSG courant 2020. Dans la mise en œuvre de la stratégie spatiale de Défense qui contribue à la sécurité et à l’indépendance de la France, le CNES joue un rôle majeur. Deux nouveaux satellites militaires seront prêts au lancement en 2020 : CSO-2, satellite d’observation à très haute résolution et Syracuse IV, satellite de télécommunications sécurisées.

Au-delà des programmes spatiaux historiques dans les domaines de la science et de la Défense, le spatial est un formidable moteur pour le développement économique, sociétal et environnemental des entreprises. Des nouveaux usages sont désormais possibles et donnent naissance à de nouvelles applications. Dans ce contexte, le programme Connect by CNES accompagne et fédère la communauté des utilisateurs du spatial en Europe et à l’international, en priorité dans les secteurs clés pour notre avenir : l’environnement, la santé et la mobilité. A propos de mobilité, c’est en 2020 que deux nouveaux satellites Galileo seront lancés depuis le CSG. La pleine capacité opérationnelle du système de navigation comptant déjà plus d’un milliard d’utilisateurs est attendu en 2021.

Le CNES n’a cessé d’innover depuis sa création, cette capacité devient un atout majeur dans le monde actuel. En ce début d’année, le CNES lance Nanolab, initiative qui regroupe toutes les actions qu’il mène en matière de nano satellites. Etre plus visible et lisible, fédérer l’ensemble des actions industrielles et universitaires et les moyens techniques mis au service de la conception et du développement de nano satellites (salles d’intégration par exemple) tels sont les principaux objectifs de Nanolab. La propulsion électrique constitue une véritable révolution dans l’industrie spatiale, permettant de réduire considérablement la masse et donc le coût des satellites de télécommunications. En janvier 2020, sera lancé le premier satellite tout électrique issu du programme Neosat (plateforme Spacebus NEO), par le CNES et l’ESA pour soutenir la compétitivité de l’industrie européenne. Il s’agit du premier exemplaire de la famille Konnect qui fournira de l’Internet à haut débit. C’est aussi en 2020 que les opérateurs téléphoniques s’appuieront sur la 5G, nouvelle fréquence permettant un meilleur débit, en collaboration avec les agences spatiales dont le CNES.

La Terre est auscultée continuellement par les satellites. Ils nous permettent de prendre son pouls et d’anticiper son évolution. Le Space Climate Observatory (SCO) a été lancé officiellement par le Président de la République en juin 2019 au Salon du Bourget. 25 agences spatiales et organismes internationaux ont signé l’accord créant cet observatoire. L’année 2020 sera consacrée d’une part, à la structuration d’un réseau mondial et d’autre part, au démarrage des premiers chantiers pilotes. Au niveau français, le SCO est une réelle opportunité de fédérer la recherche dans différents domaines et d’impulser une orientation commune avec des moyens associés et partagés.

Enfin, 2020 est une année martienne ! De nombreuses missions à destination de la planète rouge quitteront la planète bleue et le CNES participe à plusieurs d’entre elles. A l’été 2020, une nouvelle mission de la NASA s’élancera de Cap Canaveral avec pour objectif de rapporter des échantillons du sol martien. Embarqué sur le rover Mars 2020, l’instrument SuperCam se compose d’une caméra, d’un laser, de trois spectromètres et d’un micro. Fruit d’une coopération internationale pilotée par le CNES, cet instrument de pointe illustre la reconnaissance de l’expertise française au niveau mondial dans les programmes d’exploration. Existe-t-il des traces de vie sur Mars ? Pour tenter de répondre à cette question, l’ESA, en coopération avec la Russie, lancera cet été ExoMars, véritable laboratoire roulant qui étudiera l’environnement et les conditions biologiques sur place. Le Soleil n’est pas en reste puisqu’en février 2020, la sonde européenne Solar Orbiter va entreprendre une expédition qui l’en approchera à 40 millions de kilomètres. Elle permettra notamment de mieux comprendre les vents solaires qui ont des conséquences directes sur la Terre. Le CNES fournit l’instrument RPW (Radio and Plasma Waves) qui analysera les électrons du Soleil, une première mondiale et il collabore également à l’équipement de cinq des dix autres appareils scientifiques.

CONTACTS

Pascale Bresson    Attachée de presse    Tél. 01 44 76 75 39    pascale.bresson@cnes.fr
Raphaël Sart    Attaché de presse    Tél. 01 44 76 74 51    raphael.sart@cnes.fr