19 Août 2021

SÉISME ET DÉPRESSION TROPICALE EN HAÏTI - LE CNES ACTIVE LES SATELLITES PLÉIADES POUR ORGANISER L’AIDE AUX POPULATIONS SINISTRÉES

Ces derniers jours, un séisme puis le passage de la dépression tropicale Grace en Haïti ont successivement conduit aux 729ème et 730ème activations de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ».
40 satellites de la constellation de la Charte ont été activés et notamment les Pléiades, satellites du CNES.
Le SERTIT, service français de cartographie rapide, a réalisé à la demande du CNES plusieurs cartes identifiant les zones sinistrées pour la Sécurité Civile Haïtienne à partir notamment des images Pléiades.

Le CNES dispose de trois dispositifs d’accès à l’image satellitaire en cas de crise :
⦁    Une réponse immédiate via la Charte avec programmation en mode urgence
⦁    Une analyse via la CIEST (Cellule d’Intervention d’Expertise Scientifique et Technique) avec programmation en stéréo pour la compréhension scientifique des déformations du sol
⦁    Un suivi post-crise via le projet Recovery Observatory pour la reconstruction à court et moyen terme

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 Les Cayes, Haïti – Rassemblements spontanés de populations, les habitants quittent leur habitation pour des lieux exempts de tout bâti par crainte de répliques sismiques - © CNES, 2017, 2021, distribution Airbus DS

Dispositif proposé en 1999 par le CNES et l’ESA, rejoints par la CSA (Canadian Space Agency), l’acte fondateur de la Charte Internationale « Espace et catastrophes majeures » a été signé en octobre 2000.
Exemple unique d’une coopération internationale réussie, fonctionnant en mode 24/7, la Charte combine et coordonne aujourd’hui les ressources et expertises de 17 agences spatiales en matière d’observation de la Terre. Son objectif est de répondre aux requêtes des organismes de gestion de crise des pays touchés par des catastrophes, autorités locales, sécurités civiles, Nations-Unies, en fournissant gratuitement des données satellitaires, grâce à la programmation d’une constellation de plus de 70 satellites, en mode prioritaire sur les zones sinistrées, afin d’apporter au plus vite une aide aux équipes de secouristes engagées.

Depuis sa mise en application, la Charte comptabilise 730 activations dans 128 pays, pour moitié à la suite de phénomènes d’inondation ou de submersion des zones littorales et pour moitié dans les cas de tempêtes, de cyclones, de tremblements de terre, d’incendies, d’éruptions volcaniques, de glissements de terrain, de marées noires, voire d’accidents industriels (tels que les explosions à Beyrouth le 5 août 2020).
Grâce à l’accès universel, adopté en 2012, plus de 60 pays peuvent directement soumettre des demandes d’activation en tant qu’utilisateurs autorisés. En parallèle, la Charte assure un programme de formation auprès de nouveaux pays. UNITAR/UNOSAT et UNOOSA, organisations des Nations Unies peuvent soumettre des demandes d’aides de la part de pays non utilisateurs autorisés. La Charte a également passé un accord avec Sentinel Asia, un réseau régional d’intervention d’urgence basé sur l’observation de la Terre dans 28 pays d’Asie du sud-est. Ainsi, tous les pays du monde peuvent accéder à la Charte.

Le dispositif de la CIEST est coordonné par ForM@Ter, pôle national de données et de services dédié à la Terre solide, et le CNES. La CIEST a pour objectif de programmer en urgence des données satellites optiques en stéréo et de générer des cartes de déplacement ou des informations de changement de masse en cas d’aléas géophysiques, tels que les séismes majeurs, les phases d'éruption volcaniques, ou les effondrements gravitaires.

Le projet Recovery Observatory (RO), dont l’objectif est d’accompagner la reconstruction suite aux catastrophes de grande ampleur avec l'appui des images satellite, est piloté par le CNES dans le cadre CEOS (Committee on Earth Observation Satellites). Le premier RO a réalisé une collecte intensive de données satellitaires et généré des produits cartographiques dérivés pour soutenir le relèvement post-ouragan Mathieu, qui avait dévasté le sud-ouest d’Haïti en octobre 2016. Ce mécanisme pourra être à nouveau utilisé, sur demande des partenaires internationaux (WB, PNUD, UE) pour aider à la reconstruction suite au tremblement de terre et à la tempête Grace, avec la contribution du CNES associé à de nombreuses agences spatiales du CEOS (ESA, DLR, ASI, NASA, NOAA et Copernicus).

Les satellites français Pléiades et Spot sont les fers de lance du dispositif Charte. Leur réactivité et leur agilité ne sont plus à démontrer. Ces dernières années, environ 30% des cartes des dégâts survenus sont produites à partir des données acquises par les satellites Pléiades.

Pléiades est un système français d'imagerie spatiale à très haute résolution, capable de fournir des images submétriques de n’importe quel point du globe en moins de 24 heures. Constitué de deux satellites placés sur la même orbite à 694 km d’altitude, ce dispositif fournit des images duales aux acteurs civils et militaires.

Son instrument optique doté d’un détecteur extrêmement sensible, en plus de son agilité, est l’atout maître de son dispositif. Il permet une réduction du temps d’exposition nécessaire à la production de chaque cliché, permettant d'obtenir un grand nombre d'images par jour (1.500 images par jour et par satellite).

Maître d'œuvre de l'ensemble du système Pléiades, le CNES a confié la maîtrise d'œuvre des satellites à Airbus Defence & Space et la réalisation de l’instrument d’optique à Thales Alenia Space. Au niveau européen, le programme Pléiades a bénéficié de la coopération avec la Suède, la Belgique, l'Espagne et l'Autriche, qui ont participé à la fabrication des satellites.

CONTACTS
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Raphaël Sart    Responsable Presse    Tél. 01 44 76 74 51    raphael.sart@cnes.fr